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gens ne communiquent avec le diable, qui leur promet toutes sortes de biens et d’asseurance pour la conservation de leur personne ; mais la suitte de ces promesses, ce n’est que du vent, ce ne sont que des parolles de la cour, promettre et ne rien tenir, et, pour refrain de la balade, le feu materiel ensevelit leur corps et les flammes eternelles leur ame.

Nos invisibles pretendus sont (à ce que l’on dit) au nombre de trente six, separez en six bandes : leur assemblée generale fut faicte à Lyon, le 23 juin dernier, sur les dix heures du soir, deux heures avant le grand sabath, où, par l’entremise d’un anthropophage nigromencien qui avoit esté leur precepteur, Astarot, l’un des princes des cohortes infernales, parust splendide et grandement lumi-


impieté, sçavoir : une resolution philosophique qui les porte au mespris de la mort, et de là les jette furieusement jusques à celui de leur ame. » Peu d’années auparavant, Louis Gaufridi avoit subi le même sort pour cause de magie, par arrêt du parlement d’Aix. Entre autres pièces écrites à ce sujet, qui intéresse celui-ci, voir les suivantes : Arrest de la Cour de Provence, portant condamnation contre messire Loys Gaufridi, originaire du lieu de Beauvezer les Colmaret, prestre beneficié en l’eglise des Accoules de la ville de Marseille, convaincu de magie et autres crimes abominables, du dernier avril mil six cent onze, à Aix, par Jean Tholozan, imprimeur du roi et de la dicte ville, 1611, in-8 ; Confession faicte par messire Loys Gaufridi, prestre en l’eglise des Accoules de Marseille, prince des magiciens depuis Constantinople jusqu’à Paris, à deux pères capucins du couvent d’Aix, la veille de Pâques, le 11e avril mille six cent onze, à Aix, 1611, in-8.