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un brigantin tout neuf, dans lequel estoit une très belle et très vertueuse dame, que l’on dict estre la royne d’Algier, accompagnée de vingt-deux personnes ; c’est à sçavoir : de huict esclaves chrestiens et


royaume d’Alger. (De Meyer, Galeries du XVIe siècle, t. 2, p. 69.) On savoit quelle étoit la richesse de ce pays, auquel, sous Henri II, l’on avoit même fait d’assez gros emprunts d’argent, et on trouvoit qu’il seroit plus avantageux de mettre sa main sur le trésor que d’être obligé d’y recourir encore pour de nouveaux prêts. (V., dans les Mémoires de Nevers, le Journal des premiers états de Blois.) Comme on n’étoit pas de force à faire la guerre, on négocioit, ainsi que je l’ai dit, mais on n’obtint rien. Pendant la révolution, la France eut souvent besoin de crédit auprès de cette Régence, et ne fit que se compromettre par son peu de fidélité, dans les payements. (Revue rétrospective, janvier 1835, p. 150–152.) Elle avoit notamment emprunté, par l’entremise du juif Coen-Bacri, négociant d’Alger, 200,000 piastres au dey, qui ne furent jamais rendus. C’est pour mettre fin aux réclamations, assaisonnées de violences et de coups d’éventail, dont cette affaire étoit devenue l’objet de la part du dey Hussein, que l’expédition de 1830 fut résolue. Pour ne pas payer le dey, on le détrôna. (Sur quelques pièces relatives à cette affaire et signées de M. de Talleyrand, 27 prairial an VI, V. le Catalogue des autographes, dont la vente eut lieu le 23 mars 1848, p. 100, nos 615-616.) La fille du dey, la princesse Aïssa, vint habiter Marseille, ou j’ai vu ses charmants enfants en juin 1848. Elle avoit fait, quelques mois auparavant, avec son interprète, M. Farqui, un voyage à Paris pour obtenir de Louis-Philippe la restitution de plusieurs propriétés qui lui avoient appartenu à Alger ; mais je ne sache pas que la révolution de 1848 ait laissé au roi le temps de faire droit à sa requête. Elle n’étoit pas chrétienne, et n’avoit même, comme la Royne d’Algier