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nous couste ! Vrament ! c’est pour vote nez ! Ma foy ! ce ne sert pas là le moyen de porté bague d’or aux doigs ny de donné des riche mariage à nos filles. Aguieu, Jocrisse ! Qu’on s’oste bien vite de devant note marchandise, sur peine d’avoir du gratin !

Tellement que le pourvoyeur, tout confus, se contenta de la condition qu’il possedoit, s’esquiva fort honnestement, apprehendant une charge plus grande, qui eust possible esté d’une gresle de coups de poings.

LA RENCONTRE ET COMPLIMENTS DE
DEUX FRUICTIÈRES.

La première. Bon vespre, dame Quienette ! Hé ! qu’est-ce, comme va la santé ? Comment se porte sthomme et vos enfants ? Je n’ay pas velu passé dans ce quarqué-ci sans avoir le bon-heur de vous voüer !

La deuxième. Je nous portons bien, guieu marci ! tretou cheu nou, à vot sarvice ; mais que bien vou sçait, vou voyé la plus malade. Queulé bonne affaires ou queu bon van vous amène en ces quarquiez ?

La première. C’est que je vien de la halle, faire marché à note garnetière de tras ou quatre sequiez de poüas. Ce n’est pas que n’en ayains faite notre bonne fournication dez le moüas d’oux ; mais j’a-