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Mémoire pour les Coëffeuses, Bonnetières
et Enjoliveuses de la ville de Rouen
[1].

La communauté des coëffeuses de la ville de Rouen, erigée depuis un tems immemorial, et gouvernée par des statuts particuliers, dont la redaction date de l’an 1478, a toujours opposé, avec succès, l’an-

  1. L’auteur de l’excellente Histoire des anciennes corporations d’arts et métiers de la ville de Rouen, etc., Rouen, 1850, in-8, M. l’abbé Ouin-Lacroix, n’a eu connoissance ni de cette pièce fort intéressante, ni même de la curieuse affaire dans le dossier de laquelle il faut la placer. — Le débat eut lieu, comme on le verra, en 1773. Quelques années auparavant, il s’en étoit élevé un tout semblable à Paris : les perruquiers-barbiers d’un côté, et, de l’autre, les coiffeurs des dames étoient aussi en présence. La cause, portée à la grand’chambre dans les premiers jours de janvier 1769, fut gagnée par les coiffeurs des dames. « Les grâces, dirent alors les Mémoires secrets (t. IV, p. 216), ont triomphé du monstre de la chicane. » Le procureur Bigot de la Boissière avoit fait en faveur du parti qui eut gain de cause un mémoire fort plaisant, qui, « répandu à profusion, fit l’entretien du jour. » Le tribunal, qui tenoit