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nent pas ; si vous me trompez en la moindre chose, jamais je ne me fieray en vous.

L’Amant.

Madame, je ne vous puis dire autre chose, sinon que vous me cognoistrez fidelle en tout et par tout.

La Maistresse.

Monsieur, je le verray bien. Mais, mon Dieu, je croy que voila dix heures qui viennent de sonner ; il est temps de se retirer, il ne faut pas que ma mère vous trouve icy.

L’Amant.

Pardonnez-moy, Madame, il n’est pas si tard. Quoy ! faut-il que je me separe si tost d’avec vous ? Je vous conjure de me tenir tousjours pour très affectionné serviteur, et que je tiendray tousjours très secret notre amour. Pour le confirmer, Madame, permettez-moy un baiser sur cette belle bouche.

La Maistresse.

Hé ! mon Dieu, vous me gastez tout mon colet.

L’Amant.

Quoy, m’en irois-je sans toucher ce beau sein ? Il n’y a pas moïen, il faut que je le baise.

La Maistresse.

Hé ! Jesu ! vous me foupissez toute[1] ! Que dira-t’on de me voir ainsi ?

  1. Ce mot étoit un provincialisme que Furetière ne dédaigna pas de ramasser. Les lexicographes de Trévoux le