Qui merite que ton plaisir
Luy donne une heure en la journée ?
Comme l’hyver meme au printemps,
Le travail de la matinée
Nous convie à ce passe-temps.
Le Cours n’est pas chose nouvelle,
Puisque tout court en l’univers
Et que ses mouvemens divers
En rendent la face plus belle.
Ne voyons nous pas mesme un cours
Au ciel, aux planettes, aux jours ?
Les eaux courent dessus la terre,
Les vents courent parmy les airs ;
Voit-on pas rouler le tonnerre
Après le signal des esclairs ?
Entrons dans ce palais de Flore2
p. 20), de dresser un Almanach où « les vrais galands » eussent vu, entre autres choses, « quand commence le cours hors la porte Saint-Antoine et quand c’est que celuy de la reyne-mère a la vogue. » Vers 1672 le cours de la porte Saint-Antoine fut définitivement délaissé, les promeneurs restèrent dans la ville, lorsque, par un arrêt du 7 septembre de cette année-là et par un autre du 11 mars 1671, il eut été décidé qu’un nouveau cours seroit dressé et planté à quatre rangées d’ormes, à partir de la porte Saint-Antoine jusqu’à la porte Saint-Martin. C’est aujourd’hui le boulevard. (Germain Brice, Description de Paris, 1752, in-8, t. II, p. 242.)
2. C’est du jardin de l’Arsenal qu’il doit être ici question. Il régnoit en effet, dit G. Brice (t. II, p. 296), « sur le fossé de la ville », et avoit par conséquent vue sur le