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Cependant, comme l’Université vit qu’il luy seroit assez difficile de se conserver cette place d’Aubusson, messieurs de l’abbaye temoignant trop d’empressement pour la r’avoir, elle aima mieux la leur ceder, à la charge neanmoins qu’ils y souffriroient un grand chemin de 18 pieds de large, pour que les ecoliers pussent aller commodement au Pré-aux-Clercs ; et comme le chemin creux ou cours d’eau8 qui faisoit la separation du grand et petit pré pouvoit encore donner occasion à quelque nouvelle querelle et qu’il accommodoit fort messieurs de l’abbaye, parce qu’outre qu’il conduisoit l’eau dans leurs fossez, il estoit encore fort poissonneux, l’Université, par la transaction qu’elle passa alors avec eux, eut la facilité de le leur abandonner avec le droit de pêche, qui luy appartenoit comme seigneur du lieu, le tout moyennant 14 livres de rente annuelle, ce qu’ils acceptèrent avec joie, et firent mesme confirmer par lettres-patentes du roi Philippe le Hardy.

L’Université, pensant avoir acquis la paix par la


p. 173. — D’après l’Avertissement d’Oronce Finé, reproduit par du Boulay, p. 240, cette chapelle de Saint-Martin-des-Orges, qui, selon D. Bouillart, se trouvoit vers l’angle du jardin de l’abbaye sur le Pré-aux-Clercs, c’est-à-dire, par conséquent, tout près de l’embouchure de la petite Seine dans les fossés (voy. plus haut), auroit été différente de la chapelle de Saint-Martin-le-Vieux, et n’auroit dû sa fondation qu’à la circonstance relatée ici. C’est une double erreur.

8. C’est ce passage qui donne pleine raison à M. Berty pour son opinion mentionnée plus haut à propos de l’existence de la petite Seine avant 1368.