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Ceux qui ont le plus souvent inquieté l’Université pour raison de ce bien ont esté messieurs les abbés et religieux de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prez, parceque, leurs murailles touchant, pour ainsi dire, au grand et petit Pré-aux-Clercs, ils le trouvoient fort à leur bienseance, et ils auroient bien voulu l’incorporer à leur domaine, ou du moins en empieter la meilleure partie ; mais les ecoliers y alloient trop frequemment pour ne pas s’appercevoir des entreprises qu’ils y auroient pu faire ; c’est ce qui engageoit ces religieux à leur susciter tous les jours de nouvelles querelles, afin de les degoûter tout-à-fait de cette promenade et pouvoir plus aisement s’etendre sur l’un et l’autre pré, ou s’en emparer dans la suite, comme d’un bien abandonné.

En l’année 1254, messire Raoul d’Aubusson, chanoine d’Evreux, ayant acheté de ces messieurs de l’abbaye une pièce de terre de 160 pieds en quarré, moyennant 4 sols de redevance annuelle, cette


il, que Charlemagne, fondateur de l’Université, luy donna ce pré de grande estendue, qui contenoit depuis l’isle Maquerelle, tout du long du rivage de Seine, jusques aux rivages de Neelle et muraille de la ville et porte des Cordeliers, boucherie et abbaye de Saint-Germain, et, de là, qu’il se bornoit à l’alignement droict, depuis la chapelle de Saint-Martin-des-Orges jusqu’à ladicte isle, et que ce pré estoit divisé par un grand chemin qui passoit au travers… » (Harangue de Pierre de la Ramée touchant ce qu’ont faict les deputez de l’Université de Paris envers le roy, mise de latin en françois ; à Paris, chez André Wechel, 1557, avec privilége du roy (donné à Reims l’unziesme de juing 1557), in-8 fol. 8.