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plus proche de la ville, comme plus petite, fut nommée le petit Pré, et celle qui s’estendoit vers la campagne, comme plus grande, s’appella le grand Pré-aux-Clercs.



Pour faire venir l’eau de la rivière dans les fossez, on fut obligé de tirer une tranchée au travers du pré jusques à la rivière ; et la partie d’entre ladite tranchée et l’hostel de Nesle fut dès lors appelée le Petit-Pré, et l’autre au dessus, vers Chaillot, le Grand-Pré. » Ce passage est fort curieux ; mais, comme nous le prouverons, du Boulay auroit dû dire que le fossé de la petite Seine ne fut pas creusé, mais seulement élargi, en 1368. D’après l’Advertissement de M. Oronce Finé, etc., que du Boulay reproduit plus loin, p. 246, voici quelle étoit la situation de cette tranchée, dite la petite Seine : « Commençoit lors à l’endroit de deux piliers et colonnes de l’encoignure d’icelle abbaye (Saint-Germain-des-Prés)… et suivoit à droite ligne le fossé d’icelle abbaye qui est devant la porte murée jusques à la rivière de Seine… l’embouchure duquel fossé estoit sur la rivière de Seine, entre la fosse Saint-Bon et le Chemin-Vieux. Laquelle fosse Saint-Bon estoit sur le dos de l’embouchure du dit fossé du costé du petit Pré, où il n’y avoit qu’un petit sentier au long dudit fossé finissant à l’endroit de ladite fosse Saint-Bon. » Pour rendre cette description comprehensible pour ceux qui ne connoissent que le nouveau Paris, nous ajouterons que l’ancienne rue des Petits-Augustins représentoit à peu près, comme direction et comme longueur, le cours de la petite Seine. Ce fossé seulement étoit un peu plus vers la droite en montant à l’abbaye, de sorte que la rue actuelle, en lui supposant un peu plus de largeur, pourroit représenter à la fois et la petite Seine, qu’on appeloit le Chemin-Creux quand elle étoit à sec, et le Haut-Chemin, qui la longeoit. La prise d’eau de cette sorte de chenal se trouvoit donc un peu au dessous du pont des