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Comme ainsy soit ceux qui font profession de bien laver leurs tripes du jus quy sort des pipes, comme a fort bien remarqué Bruscambille sur le quatrième chapitre de l’epitre Ad ebrios, in vino veritas, la verité est dans le vin, comme le vin dans la bouteille, que nous susdits, desirant satisfaire à ce point assez à la verité, savoir faisons à tous ceux qu’il appartiendra qu’aujourd’huy nostre bien-aiméqu’il appartiendra qu’aujouet tous nos consorts, après avoir esté interrogé sur plusieurs points, ayant beu en prelude à la santé du roy, à la Royale, à la Ducale, à la Turcque, à la Grecque, à la Suisse, à la Pistache, à la Romanesque, à la Grimouche, à la Comedienne, en Joueur de paume, à l’Occasion, en Vigneron, en Musicien, en Je ne sçay qui intermedium, à la Sourdine, à la Bobille, en Tirelarigot2, tanquam sponsus, sicut terra sine aqua, en Courtier, en Epilogue, etc., etc., etc., etc., etc., etc. ; après avoir recogneu par amples certificats qu’ils sont tonsurez et qu’ils peuvent d’un poignet asseuré lever le cul d’une bouteille ; que leurs escripts sçavans leur serviront de commencement à leur dessert à conter merveilles ; qu’ils boivent le vin par les nazeaux comme l’arc-en-ciel fait des eaux ; que jamais


2. L’expression boire à tire-larigot a donné lieu à une foule d’étymologies singulières que nous ne répéterons pas ici. Selon nous, elle équivaut à celle-ci : boire à tire gosier, le vieux mot larigaude signifiant en effet gosier, d’après le Dictionnaire des termes du vieux françois, ou trésor des recherches et antiquités gauloises et françoises, par Borel. — Quant aux autres façons de boire indiquées ici, nous ne savons comment les expliquer.