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Clou, Argenteuil, Icy et Panorille ; leur defendant très expressement la cervoise, la Belle Guillemette Tourne-Moulin35, la tezanne, la godalle36, la bière, si ce n’est en cas d’urgente alteration, et d’avoir trop croqué la pie37 et trop soufflé en l’encensoir, et non autrement ; donnant une allarme à jambons, andouilles, cervelats, eschignées et semblables vieux aiguillons.

En outre enjoignons à nos dits sujets que, en cas d’escorniflerie, autant maistres que valets trinquent (tanquam sposus) tant que les larmes leur en viennent aux yeux, à la mode du bon pion Biffaut et son valet Riffleandouille38, qui mieux vaut.

Et davantage, leur commandons très expresse-


Pour aller boire à Irency

Et engager robe et pourpoint.

Les œuvres de Roger de Collerye, nouvelle édition, donnée par M. Ch. d’Héricault, Biblioth. elzevirienne, p. 152.)

35. Sans doute une marchande de coco de ce temps-là, portant sur sa fontaine, comme ses confrères d’aujourd’hui, un petit moulin de fer blanc toujours ailes au vent.

36. De good ale (bonne bière), boisson angloise qui avoit été importée chez nous lors de la conquête, et qui n’y avoit pas fait fortune. On la renvoyoit volontiers à ceux qui l’avoient apportée et aux Flamands. V. Froissard, chap. 59, et Marot, Ballade sur l’arrivée de M. d’Alençon en Hainaut.

37. Croquer la pie, boire, sucer le piot, être bon pion. Selon Leroux (Dict. comique), pie se disoit pour « ivre, saoul, imbu de vin. »

38. Ce personnage burlesque figure aussi dans l’étrange pièce de Sigongne, le Ballet dus Quolibets, dansé au Louvre et à la maison de ville par Monseigneur frère du roy, le quatrième janvier 1627. Seulement Rifflandouille n’y est pas valet ; il est passé capitaine.