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favorisant le party des rebelles, qui soutiennent sa marmite, a envoyé un nonce au duc de Mayenne avec des bulles d’excommunication contre tous Estats2, qui ont faict lever la teste aux ligueurs plus que jamais, et neantmoins beaucoup advancé les affaires de nostre religion, car tous les subjets du roy qui se disent catholiques le pressoyent de se declarer tel ; et, pour maintenir son estat, il eust enfin esté contraint d’idolatrer avec eux et aller à la messe, n’eust eté que ces fantastiques bulles et excommunications imaginaires l’ont remis en son chemin. Le roy a de bons officiers en ses parlemens qui ont donné des arrests directement contre la puissance papale3, à la suscitation et poursuitte des papistes mesme, qui commencent à se recognoistre. J’espère (contre l’opinion que j’en avoye) que Dieu fera reluire l’evangile en ce royaume de France, de long-


d’Élisabeth près du roi de Navarre étoit mort au printemps de 1590 (Lingard, t. 8, p. 441), et je n’ai point de preuves qu’un autre personnage de son nom l’eût remplacé. C’est Unton qui représentoit alors la reine d’Angleterre près de Henri IV (Id., p. 436).

2. Par ces lettres monitoriales, tous ceux qui suivoient le parti du roi étoient excommuniés s’ils ne l’avoient quitté sous quinze jours. On en trouve la teneur dans le Recueil des anciennes lois françaises d’Isambert, t. 15, p. 27. Le Parlement de Châlons cassa l’excommunication ; mais le Parlement de Paris à son tour cassa son arrêt le 17 juin 1591, et rétablit la bulle. V. L’Estoille, édit. Michaud, t. 2, p. 58, 59.

3. V. la note précédente.