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Tous les jours au lever du marquis de Themines14,
Qui font venir en cour le bon duc de Bouillon
Pour estre gouverneur du comte de Soisson15 ;
Que le duc d’Espernon, renonceant à ses forces16,
Vient en Cour sur la foy du colonel des Corses17,
Et que la royne mère adore Marcillac18,
Comme Pocelay19 le marquis de Rouillac ;



maréchal d’Ancre, dont il étoit la créature. V. Baron de Fæneste, liv. 1, chap. 13.

14. La vue de M. de Thémines ne devoit pas être fort agréable à des gens comme les frères de Luynes. Ils le savoient homme d’énergie et ne devoient pas avoir oublié que, sur un ordre du roi, il n’avoit pas craint d’arrêter le prince de Condé.

15. Un rapprochement entre le duc de Bouillon et le comte de Soissons n’étoit que trop à craindre. Il eut lieu plus tard, et l’on sait ce qui en résulta de difficultés pour Richelieu, jusqu’à ce que le jeune comte eut succombé dans la lutte. V. Mém. de Brienne, collect. Petitot, 2e série, t. 36, p. 72.

16. Il s’étoit retiré dans son gouvernement de Saintonge, où son attitude menaçante n’étoit pas sans faire ombrage au favori. V. plus haut le Songe, p. 23, note.

17. À Rome, il y avoit alors une garde corse, chargée d’accompagner les patients au supplice. Peut-être y fait-on allusion ici, bien qu’il n’existât point pareille milice en France. Ce qui nous le fait penser, c’est que M. d’Épernon auroit eu en effet beaucoup à craindre s’il étoit revenu à la cour.

18. Michel de Marcillac, frère du maréchal, arrêté et executé en 1632, par ordre de Richelieu. Il fut garde des sceaux de 1624 à 1630.

19. Il faut lire Rucellaï. C’étoit un abbé italien de la même famille qu’un des plus riches partisans de ce temps. Le marquis de Rouillac, neveu du duc d’Épernon, « lui avoit fait donner des