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Le voilà bien puny de son peché !

Laisse-le à part, sa santé se repose.

S’il a perdu en son aage d’enfance
Un grain des siens, tu n’y prens pas plaisir,
Tu m’entens bien ; mais il vaut mieux choisir
Un bon tesmoing que deux sans souvenance.

Si ton mary va son argent despendre
À la taverne, il a quelques raisons :
On ne despend pas tant à la maison,
Et l’ordinaire en est quelque peu moindre.

Si tous les jours comme insencé il crie,
Tempestatif, cholère, sans repos,
Faisant mestier de battre à tous propos,
Endure tout : bien ayme qui chastie.

Si, chargé d’ans, il s’accoustume au jeusne,
Ne pouvant plus à la chasse trotter,
Tu sais qu’il faut vieillesse supporter ;
Sois patiente : après le vieil un jeune.

Si à pourvoir sa maison il ne pense,
En temps et lieu, de charbon et de bois,
Tu n’en mettras pas tant à chasque fois
En ton fouyer, pour eviter despense.

Si tu pretens l’accuser d’avarice,
D’autant qu’il veut son argent espargner,
C’est qu’il a eu de peine à le gaigner ;
Ne t’en soucie : espargner n’est pas vice.

Si, soupçonneux, il n’a ny goust ny grace,
Ne s’esmouvant pour gay te caresser,
De ses faveurs il te convient passer.
Repose-toy, tu en seras plus grasse.

Si à jouer son argent il s’adonne,