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N’espargnant rien pour faire un hoschepot4,
Elle s’adonne à escumer le pot :

Vive tousjours la bonne cuisinière !

Si elle a faict voler son mariage
En gros estat et dissolutions,
Tu l’as permis par vaine ambition :
C’est pour te rendre en tes vieux jours plus sage.

Si ta femme est de pauvre parentage,
N’en sois fasché, car le riche apparent,
Prompt au mespris de son pauvre parent,
Ne luy sert plus que d’un fascheux ombrage.

Socrates fut homme plein de science,
Qui, se voyant de sa femme outragé,
Ne la voulut battre comme enragé,
Mais fut contrainct de prendre patience.

FIN.



4. Hachis de bœuf qu’on faisoit cuire dans un pot avec des marrons, des navets et toutes sortes d’assaisonnement. On l’appeloit aussi pot-pourri. Rabelais compare à un mets de ce genre l’assemblage des moines mendiants de toute robe qui couroient le monde, toujours se perpétuant, et il place à leur intention, dans la librairie de Saint-Victor, le hochepot des perpetuons. — Le hochepot étoit encore une de ces soupes au grand pot qui se mettoient sur la table dans le vase même où elles avoient cuit. Elles sont vantées dans un des contes d’Eutrapel comme un vrai restaurant et elixir de vie.