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Mange-loup, donc, je te conjure,
Par les supplices que j’endure,
De te souvenir de mes maux,
Croyant que, si cela peut estre,
Je me dois dire, sous mon maistre,
Le plus heureux des animaux.

Je conjure aussi ta puissance
De faire aux serviteurs deffence
De jamais ne me tourmenter
Par menace ou par bastonnades,
Quand je viens de mes promenades,
Car je ne puis les supporter.

Ainsi puissent près de ta fosse
Abboyer les mastins d’Escosse12
Qui sont dans l’Université,
Sans rompre desormais ta teste
Par leur abboyante tempeste
Dans la ville ou dans la cité !

Ainsi puissent sur ceste terre
Japper les dogues d’Angleterre,
Accompagnez des chiens d’Artois13,


12. C’est-à-dire les écoliers du collége des Écossois, situé rue des Fossés-Saint-Victor, et par conséquent assez voisin de celui de Reims.

13. Il venoit beaucoup de chiens de l’Artois, notamment de Boulogne, qui fournissoit les petites chiens de manchon. Pour les empêcher de croître, on leur frottoit toutes les jointures avec de fort esprit de vin, pendant plusieurs jours de suite, aussitôt après qu’ils étoient nés.