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Et farcit tellement son centre,

Que la mort l’a mis in pace.

Mort cruelle et insuportable,
De l’avoir surpris à la table
Pour l’estrangler sur la minuit !
Mort impitoyable et farouche !
Ainsy faut-il que je t’abbouche,
Tant ceste trahison me nuit.

Tu fais voir par ce canicide
Que tu es bien traistre et perfide,
Sans reverence et sans amour,
Quand par des actions funèbres
Ton delict cherche les tenèbres,
Fuyant la lumière du jour.

Tu le prens à minuict en traistre,
Couché soubs le lict de son maistre,
Luy livrant les derniers assauts.
Il tesmoigne ta perfidie,
Au milieu de sa maladie,
Par mille bons et mille sauts.

Il monte, remonte et devalle,
Vient et revient parmy la salle,
Pour chercher quelque allegement ;
Et lorsque le mal le travaille,
Ne pouvant vuider sa tripaille,
Il meurt saoul comme un Allemand.

Helas ! quelle perte et quel dommage !
Pour avoir mangé du potage,
Faut-il que Mange-loup soit mort !
Mange-loup, mon conculinaire,