Page:Variétés Tome IV.djvu/260

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Que si mon maistre en compagnie
N’avoit pas de soin de sa vie,
Discretement il le frappoit,
Et de sa patte le bon drolle
Sçavoit si bien jouer son rolle,
Que quelque chose il attrapoit.

Non qu’il ait faict par imprudence
À table quelque irreverence ;
Mais c’est qu’il charmoit tellement
Ceux qu’il regrattoit par derrière,
Qu’il falloit en quelque manière
Recognoistre son gratement.

Qui n’admireroit son adresse,
Son artifice et sa finesse ?
Quand son maistre vouloit sortir,
Soit tout seul, soit en compagnie,
Il couroit à la galerie
Jusqu’à tant qu’il falloit partir.

Là tousjours il l’alloit attendre
À l’instant qu’il luy voyoit prendre
Sa grande robbe ou son manteau,
El sembloit né pour tousjours suivre
Celuy qui luy donnoit à vivre,
Tant par terre que par batteau.

Or, suivant mon maistre à la ville
D’une façon plus que civile,
Vous eussiez dit d’un estaphier
Ou d’un chien de sommellerie,
Nourry tout le long de sa vie
Dans la cuisine de Coueffier5.



5. Sur ce cabaretier, dont la femme reprit la taverne, et