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tude de peuple dont je suis accompagné durant le jour, et le grand nombre d’osteurs de manteaux qui ne m’abandonnent de loing la nuict. Aussi ce m’estoit chose très dure d’avoir esté sans cause depossedé de ce mien trosne par l’envie et poursuitte de la Samaritaine, sur le donné à entendre qu’elle auroit faict comme jalouse que j’estois au dessus d’elle, estant de l’humeur des autres femmes qui vueillent dominer et estre au dessus des hommes (excepté au combat de la couche, où elles souffrent estre au dessoubs, pour leur commodité), ayant proposé et mis en faict que son renom estoit aneanty par le moyen du mien, qui, à cause de ma grande constance et integrité, estois tousjours accompagné de plusieurs, mesme de grands seigneurs, en sorte qu’on ne tenoit plus compte d’elle, laquelle, oultre ce, auroit remonstré, afin de parvenir à son intention, qu’elle ne pouvoit dormir à seurté, craincte que je ne luy laissasse tomber sur la teste le marteau que je tenois entre mes jambes, par le moyen du quel je lui rompois la teste quand je sonnois les heures3 ; aussi que j’estois illec inutil, amusant une grande partie de peuple auquel je faisois perdre temps, joinct que je portois scandal à plusieurs, à cause des plumes qui estoient et sont encores à present au dessus de mon bonnet, qui denotoient et signifioient qu’il y avoit bien des oiseaux et cocus en ceste ville, et portois


3. Ce détail confirme ce qu’on lit dans la Continuation du Mercure, à savoir que le petit clocheteur étoit debout sur une cloche, qu’il frappoit aux heures et aux demies avec un marteau placé entre ses jambes.