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pendant que le presche se dira dimanche, et l’emporteray hors la ville sans que personne s’en donne garde, je vous le promets.

Le capitaine luy dit qu’elle le voudroit bien, et qu’il ne desiroit autre chose que sa compagnie ; et, ceste resolution prise, le capitaine le faict demeurer à un logis hors de la ville, et qu’il fisse bonne chère cependant qu’il alloit parler à elle. Incontinent le capitaine Basseville entre dans la maison de sa maistresse sans que personne le vit, et luy fist la reverence. En la baisant luy dict : Ma mie, si vous ne me croyez aujourd’huy, vous ne me verrez jamais ceans. Alors elle se prit à plorer. — Et pourquoy me dictes-vous ces parolles, voyant l’amitié que je vous porte et que je vous ay toujours porté ?

Le capitaine luy dict alors qu’il avoit fait une certaine entreprise. — Hélas ! mon Dieu ! quelle entreprise avez-vous faicte, mon amy ? — C’est que le verrier quy partit hier d’icy reviendra aujourd’huy, faignant de vous apporter des verres. Et faut, si vous me portez amitié, que vous faciez ce que je vay vous dire. Ne faictes faute, aussy tost qu’il arrivera, de le faire entrer dans la grande salle, puis après vous direz à vos servantes que vous voulez aller voir vostre commère Mme Daussy, par compagnie avec vostre nièce, qui vous attend là bas à la porte. Alors vous descendrez et vous vous mettrez dans sa raffle, et ne craingnez rien de luy, car il ne vous fera aucun tort, et vous apportera droict à la maison de mon fermier des bois, là où vous me trouvrez, et tiendrai là deux pièces de grands chevaux pour aller où nostre cœur desire.