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Helas ! depuis dix ans que nous courons sans cesse,
Nous n’avons seu trouver ni galant ni maîtresse,
Et, pour notre malheur, nous n’avons jamais pris
Ni portrait precieux ni bracelet de prix.
En vain, sans respecter plumes, soutane et crosses,
Nous savons arrester et chaises et carrosses,
Nous ne trouvons, partout où s’adressent nos pas,
Que plaideurs, que joueurs, qu’escroqueurs4 de repas,
Que courtisans chagrins, qu’escroqueurs de fortune,
Dont la foule, grand Roy, souvent vous importune ;
Mais de tendres amants, vrais esclaves d’amour,
On en trouve la nuit aussi peu que le jour.
C’estoit au temps jadis que les amants fidelles,
Pour tromper les argus, montoient par des eschelles,
Que l’on voloit sans peine au premier point du jour,
Et qu’ils cachoient leur vol autant que leur amour.
Sous vostre grand ayeul, d’amoureuse memoire,
Les filous nos ayeuls, celèbres dans l’histoire,
Ne passoient pas de nuit sans prendre à des amants
Des portraits enrichis d’or et de diamants,



Epistre à Mlle de Scudéri sur la mort de Pellisson ; le Parnasse, la Victoire, l’Anneau d’Horace, pièces adressées à Mlle de Scudéri, par M. Bétoulaud, avec les Réponses de Mlle de Scudéri auxdites pièces, in-4. Il fit aussi sur le Caméléon de la nouvelle Sapho un poème en 4 chants, inséré presque en entier dans la Bibliothèque poétique. « On sait à peu près la date de la mort du Caméléon, mais on ignore complétement celle de la naissance et de la mort de l’abbé Bétoulaud. » (Annales poétiques, t. 27, p. 154.)

4. Ce mot commençoit à avoir cours, témoin le conte de La Fontaine : À femme avare galant escroc. On disoit aussi croc. (Journal de Barbier, t. 2, p. 209.)