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Plaideurs, cessez vos differens,
Fuyez ce mechant dont la rage

N’a pas epargné ses parens.

Sa femme dit qu’il est prudent
D’avoir serré le curedent,
Qu’il cherit comme des merveilles,
Pour faire avec elle la paix,
Et qu’il a gardé les oreilles,
Qu’il monstre à tous ceux du Palais.

Du sang il en fit du boudin,
Qu’il envoya par Fagotin
À tous ceux de son voisinage,
Et de la peau un bon tambour,
Afin d’animer le courage
De tous les grans clercs de la cour.

Il est un fort bon menager
De tout ce qu’il n’a peu manger,
Mesme des choses les plus ordes ;
Veu que des boyaux les plus longs
Il en a fait faire des cordes,
Pour servir à des violons.

Ce bel asne estoit si parfait,
Qu’on dit que Midas l’avoit fait.
Il ne demandoit rien qu’à rire,
Et parloit si haut et si clair,
Que, s’il eût appris à escrire,
Il eût esté le maistre clerc7.



7. Ceci fait souvenir des vers de Gilles Durant dans la