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Marchands, bourgeois et artisans,
Eseoliers, docteurs et pedans,
Allez nuds pieds, quittez vos chausses,
Afin d’eviter le trepas ;
Car il vous mangera sans sausses,
S’il vous rencontre avec des bats.

Menez vos asnes, plastriers4,
Avecque ceux d’Aubervilliers,
Que ce gourmand ne les attrape ;
Courez viste, et doublez le pas :
Car, mesme à la mule du pape,
Il ne luy pardonneroit pas.

Pauvres meusniers, que je vous plains,
Puis qu’il faudra dessus vos reins
Porter le bled et la farine,
Comme des chevaux de relais !
Car, si l’on avoit la famine,
Il mangeroit tous vos mulets.

Fuyez la rage de ses dents,
Poètes, rimeurs impudents :
Vostre ignorance vous condamne,
Vos burlesques n’en peuvent plus,
Vostre Pegase n’est qu’un asne,
Et tous ceux qui montent dessus.

Escrivains dont les sots discours
Que l’on imprime tous les jours


nous avons déjà fait remarquer dans le Roman bourgeois de Furetière : J’ai votre affaire dans le sac.

4. Les plâtriers de Montmartre.