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L’Onophage ou le Mangeur d’asne.

Il faut avoüer cette fois
Que Paris estoit aux abois,
Bien que chacun fist bonne mine,
Puis qu’un procureur de la cour
A mangé pendant la famine
L’asne du moulin de la Tour2.

Cette ville estoit donc sans pain,
Et tout le monde avoit grand faim ;
On y faisoit fort maigre chère ;


pièce de Gilles Durant : À Mademoiselle ma Commère, sur le trépas de son asne, regret funèbre, a déjà été donnée par Sautereau de Marsy dans le Nouveau siècle de Louis XIV, t. 1er, p. 229. Elle en inspira une autre, qui est détestable : l’Asne du procureur ressuscité, en vers burlesques, Paris, 1649, 11 pages. (V. Moreau, Bibliogr. des Mazarinades, nº 84.)

2. Peut-être faut-il voir ici le moulin des religieuses de Montmartre, qui, ayant en effet la forme d’une tour, avoit fait donner, dès cette époque, à l’une des rues près desquelles il se trouvoit, le nom de rue de la Tour-des-Dames. Il existoit déjà à la fin du XVe siècle, et en 1816, selon la Tynna, on en voyoit encore les restes. Le nom cité tout à l’heure se déplaça vers 1769 ; il passa de la rue, qui s’appela, dès lors, rue de La Rochefoucauld, à la ruelle Baudin, qui l’a gardé. V. le singulier mais très curieux livre de M. de Fortia d’Urban, Recueil des titres de propriété d’une maison et terrain sis à Paris… rue de La Rochefoucauld, 1812, in-12, passim.