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Placet des amants au Roy contre les voleurs
de nuit et les filoux
1.

Prince, le plus aimable et le plus grand des rois,
Nous venons implorer le secours de vos loix.
Tous les tendres amants vous adressent leurs plaintes :
Vous seul pouvez calmer nos soucys et nos craintes ;
Par vous seul nostre sort peut devenir plus doux ;
L’amour même ne peut nous rendre heureux sans vous.
La nuit, si favorable aux ames amoureuses,
A beau nous preparer ses faveurs precieuses,
Sans respecter ce dieu, les voleurs indiscrets2
Troublent impunement ses mystères secrets ;
Chaque jour leur audace augmente davantage.
On ne va plus la nuit sans souffrir quelque outrage.


1. Nous n’avons trouvé ce curieux placet et la réponse qui le suivit que dans le Recueil de quelques pièces nouvelles et galantes tant en prose qu’en vers, nouvelle édition, à Cologne, chez P. du Marteau, MDCLXXXIV, 2e partie, p. 125–128.

2. La police étoit alors fort mal faite. Le guet, à peu près désorganisé, étoit impuissant à garder la ville contre les voleurs, dont tous les jours le nombre augmentoit. (V. Corresp. admin. de Louis XIV, t. 2, p. 605, 691.) L’établissement des lanternes