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veüe baissée, une escarboucle sur le front32 quy luy battoit jusqu’à sur le nez ; la mère et toutes les autres parentes suivantes, avec leurs grandes vertugalles en cloche et leur poignez fourrez, quy paroissoient comme poules quy traisnent l’aisle.

Au reste, les filles de l’âge de vingt-cinq ans estoient des innocentes quy jamais n’avoient rien veu ny mesme communiqué avec personne ; je vous laisse à penser quels discours amoureux ils faisoyent !

Pour les garçons, ils avoyent l’esprit si grossier que rien plus ; ils ne portoyent de haults de chausse qu’ils n’eussent quinze ans ; ils n’avoient fait leur estude qu’à trente-six ans, et n’estoient mariez qu’à quarante-cinq ans, encore n’estoyent-ils pas très subtilz.



que je ne la puis mieux comparer qu’à la pucelle sainct George qui est dans les églises, ou à ces poupées que les atourneresses ont à leurs portes. » (La Vraye histoire comique de Francion, etc., 1673, in-8, p. 248.) — Cette Pucelle Saint Georges ne seroit-elle pas la figure de la Cappadoce qui se trouve dans toutes les représentations de saint Georges combattant le dragon ? La province de l’Asie Mineure y est toujours personnifiée sous les traits d’une jeune fille richement parée.

32. C’est l’ornement qui doit de s’appeler encore une ferronnière à la croyance où l’on a été long-temps que le portrait peint par Léonard de Vinci, aujourd’hui au Musée du Louvre, représentoit la maîtresse de François Ier connue sous le nom de la belle Ferronnière. On sait maintenant que cette figure, qui porte en effet au front un joyau semblable à celui dont on parle ici, est celle de Lucrezia Crivelli.