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Estoient toujours remplies de mets delicieux,
De vins clairets, vins blancs, vins nouveaux et vins vieux ;
Pleurez, broches et landiers6 ; pleurez, vous, lechefrites ;
Pleurez, casse7 et chaudron ; pleurez, grasses marmites,
Pleurez, pleurez la mort de celuy qui faisoit
Que servant tous les jours chacun vous cherissoit ;
Pleurez, pleurez aussi, vous, gentille lardoire,
Et ayez comme nous de ce prince memoire ;
Disons-luy tous adieu, et tous ensemblement
Faisons-luy de l’honneur à son enterrement ;
Pleurons à qui mieux mieux, jusqu’à ce qu’il revienne.
Cul qui ne pleurera, que la foire le prenne,
Et, ne le laschant point, aille tousjours foirant

Jusqu’au nouveau retour de Caresme prenant !

Puisse l’amour qui vous enserre
Vous convier d’aimer un Pierre,
Serviteur du roy des Melons,
Et que l’astre qui vous void naistre
Vous puisse, Charles et mon maistre,
Unir de cœur comme de noms !



6. Gros chenet de fer. Le vrai mot est andier ; mais, ainsi qu’il arrive souvent, l’article se fondit avec le mot, et l’on dit landier, de même que des deux mots li hardit, le hardit (monnoie valant trois deniers), on a fait le seul mot liard, et de l’hierre on a fait lierre.

7. Mot qui s’emploie encore à Orléans pour une sorte de marmite à anse et sans pieds. Casserole n’en est que le diminutif.