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Ce vacarme cessoit à peine,
Et l’on alloit reprendre haleine,
Quand un carrosse orné de vert
Par fortune fut descouvert.
Il trainoit avecque vitesse
Vers le palais de son Altesse
La mareschale d’Ornano,
Qui souvent, comme un Godeno,
Montroit le nez à la portière,
Et puis se tiroit en arrière.
À voir son habit un peu neuf,
On la madame d’Elbeuf,
Qui (cecy dit par parenthèse)
Est dehors de ce diocèse4.
À l’instant, sans plus consulter,
Le cocher vint à culbuter,
Et, frappé de plus d’une pierre,
Donna bien-tost du nez en terre.
Les laquais ne furent pas mieux :
Les rondins volèrent sur eux,



duchesse de Châtillon, Fontrailles, le marquis de Mouy, le commandeur de Saint-Simon, le prince de Tarente, le commandeur de Mercé, Mme de Bonnelle, la fille de Bullion, furent aussi insultés. Mme d’Ornano, comme on va le voir avec plus de détail, fut injuriée et volée. C’étoit un coup de main dont l’auteur de l’Avis important et necessaire donné aux Parisiens, qui entre à ce sujet dans quelques détails, accuse tout ensemble Mazarin et le coadjuteur.

4. Catherine Henriette, fille légitimée de Henri IV et de Gabrielle d’Estrées, et femme du duc d’Elboeuf, étoit en Angleterre depuis que ses intriques contre Richelieu l’avoient fait exiler de la cour.