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avoir eu de la frayeur, quy depuis a faict troubler l’esprit. Ce sont de belles grandeurs !

À present nostre roy y va en monarque, un capitaine et trente chevaux casaqués10, l’oiseau sur le poing, cents gentilshommes à sa suite, cents chevaux-legers à la teste et pareil nombre à l’arrière-garde.

Le Revenu.

Et le revenu du royaume, de leur temps, quel ! Je ne veux pas parler de deux et trois cents ans, car cela est admirable en chetiveté, je veux parler de nostre temps ; de l’an 526 seullement, où il appert par un compte de l’espargne11 que tout le revenu de la France ne montoit qu’à quatre millions deux cents vingt-huict


10. Gardes du corps, ainsi appelés parcequ’ils portoient les casaques les plus riches en broderies. Il n’étoit pas rare que les soldats dussent le nom par lequel on les désignoit à quelque partie de leur équipement ou de leurs armes. Ainsi les soldats bourguignons étoient appelés Bourguignons salés, à cause de la salade bourguignotte ou du morion salé, comme dit Rabelais (liv. 4, ch. 29), dont ils étoient coiffés.

11. C’est d’un des premiers comptes de l’épargne qu’il est parlé ici, puisque la création de ce « trésor central, où les receveurs devoient verser, dans le délai d’un mois, les deniers perçus sur chaque province », date seulement de cette époque. (Cheruel, Hist. de l’administr. monarch. en France, Paris, 1855, in-8, t. 1er, p. 156.)