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pot, et livrent fidellement la marchandise sans effort, sans qu’au moins le fruict y paroisse.

Le quatrième et dernier privilége est que moins que les autres ils sont subjects à estre jeannins et cornards : car une femme quy espouse un chastré vend sa liberté à vil prix, passe sa liberté en douleurs et regrets, et n’ose jouer avec asseurance, pource que, si une fois les maux de cœur et d’estomach arrivoient ou quelque colique venteuse et extraordinaire aux reins, le diable seroit bien au logis. Il n’y auroit pas moyen de faire croire au maistre de la maison qu’il seroit cause du bruit.

Voyez quel proffit apporte au mesnage d’espouser un chastré, puis qu’il rend les femmes femmes de bien, en depit de leur courage et de leur desir ; et, pour ce, c’est à tort qu’elles se plaignent des chastrez, lesquels, à bon droict, demandent absolution de l’arrest, avec despens.