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un genre de vie, à la verité, qui excelle d’autant le mariage, que la contemplative a tousjours esté preferée à l’active ; ce que Dieu mesme confirme de sa propre bouche en son sainct Evangile, parlant des deux sœurs qui avoient suivy divisement et l’une et l’autre vie, quand il dit que celle qui avoit delaissé la cure des choses terriennes pour vacquer à la priere avoit esleu la meilleure part, sans le prendre au subjet qui est traicté dans ce livret, ny pour les occasions qu’il rapporte concurer souvent avec le mariage, ce que vous verrez plus amplement comme le permettra vostre loisir, vous suppliant, au reste, de le prendre en bonne part, et que par la souvenance que j’ay eue de vous, vous, en pareil, ayez souvenance de moy en vos bonnes prieres, que Dieu vueille exaucer. Adieu.

Votre très humble et très affectionné,

Claude Levillain.ectionné,

Sonnet à la dicte dame.

Mon Dieu ! que l’homme est souvent miserable !
Souvent je dy, mais, las ! c’est pour tousjours,
Le long des nuicts, tout le long de ses jours,
Estant debout, ou assis à la table.

C’est un sablon inconstant et muable
Comme le vent ; c’est un fourneau d’amours,
Suivant ses veux par mille ordes destours,
Subjet d’envie et la chasse du diable.

Que s’il desire arrester ses malheurs,
Ainsi que toy, qu’il monstre ses douleurs
Au Medecin et de mort et de vie,