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perdre sur chaque chartée de veaux dix-neuf livres qu’il perdit vendredy dernier.

Il est utile de donner permission à tous maistres bouchers et compagnons ou autres vendre viandes en destail, afin de n’estre subject à un nombre6.

Il est à propos de vendre les viandes à la livre, et le prix d’icelles en soit faict au rabais, ainsi qu’il se practique en Languedoc, Gascogne et autres provinces.

Davantage (avec permission de MM. les bouchers), parceque je vois plusieurs bonnes maisons où il faut quantité de moutons, d’autres familles qui se peuvent passer d’un quartier, et qu’ils se pourroient plaindre, soit de la maigreur des viandes, soit sur la difficulté d’avoir un quartier de derrière, que l’on appelle, en Musarabie7, trasero, pour eviter à cet inconvenient, je voudrois faire dresser des escorcheries au dessus et au dessoubs de nostre ville de Paris8, et près icelles quelques halles, où les marchands forains, deux fois la sepmaine, pourroient venir vendre leur bestail, les manants et habitans de nostre ville, ou leurs domestiques pour eux, se


6. On voit que l’idée de demander la liberté du commerce de la boucherie n’est pas chose nouvelle.

7. C’est le nom qu’on donnoit à la partie de l’Espagne chrétienne placée sous la domination des Arabes.

8. L’établissement des tueries sur la rivière, au dessous de Paris, avoit souvent été demandé. On l’avoit même ordonné par arrêt du 7 septembre 1366 (Traité de la police, t. 2, liv. 5) ; mais jamais l’ordonnance n’avoit pu avoir d’exécution. (Mélanges d’une grande bibliothèque, Hh., p. 16–17.)