Item. — Indulgence en faveur des religieux lesquels, ayant droit de dresser theatre pour le divertissement des archiconfrères, le dresseront en temps de caresme, et mesme de la passion, pour y donner farces avec dances et chansons bachiques16.
Item. — Privilége à iceux religieux d’employer
16. On sait que, dans les colléges de jésuites, il étoit d’usage de donner, à certaines occasions, des représentations dramatiques, des tragédies, des comédies, même des opéras, puisque celui de Jonathas fut écrit par Carpentier pour le collége des jésuites de Paris. C’étoient les élèves qui jouoient et qui chantoient les rôles ; à chaque distribution, il y avoit un prix pour celui qui avoit le mieux fait son personnage. Le livre donné en récompense portoit cette mention : Alumnus ..... pro bene actam personam ..... præmium feret. Il en résulta que ces colléges de jésuites furent ce qu’est à peu près aujourd’hui notre Conservatoire. Une foule de bons chanteurs et de bons comédiens en sortirent, notamment Molière, Dancourt, Tribou de l’Opéra, et beaucoup d’autres dont les jésuites du collége de Clermont, à Paris, préparèrent la vocation, sauf à les faire excommunier lorsqu’ils prouvèrent trop bien qu’ils étoient leurs dignes élèves. — Il est dit ici que les religieux avoient droit de dresser théâtre, etc., et c’est à tort. La comédie n’étoit permise chez eux que par tolérance, en depit même de l’article 80 d’une ordonnance rendue à Blois en 1679, par laquelle toute espèce de comédies, même les petites représentations des bucoliques et des églogues, leur étoient interdites. Il est vrai que l’ordonnance ne fut jamais exécutée. On peut voir, sur ces spectacles des colléges, les Mémoires de Bassompierre, sous la date du lundi 7 septembre 1619 ; les Aventures de Francion, liv. 4 ; Lémontey, Hist. de la régence, t. 2, p. 350.