Page:Variétés Tome III.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
La Pièce de cabinet.
Stances énigmatiques.

Vous qui par le nectar de vos doctes merveilles
Adoucissez le fiel des plus fascheux ennuis,
Prenez le passe-temps d’entendre qui je suis,
Et prestez à ces vers le cœur et les oreilles.

Je nais d’un fort brasier et d’un soufle traitable,
Et j’enfante sans peine un fruit qui tient du feu,
Qui par de vifs attraits s’acquiert un doux aveu,
Pour forcer le donjon de l’ame raisonnable.

J’ay fort peu de beauté, quoy qu’on me treuve belle,
N’ayant rien que le ventre, et la bouche, et le cou ;


moine, poème histori-comique, dédié à Messieurs les médecins de la faculté de Paris, par le sieur C. C. Paris, Jean Paslé, 1656, in-8. M. Viollet-Leduc possédoit un exemplaire de la Stimmimachie. Il en a parlé dans sa Bibliothèque poétique, p. 545 ; mais il ne semble pas avoir connu la pièce reproduite ici, et qui est une preuve que le goût du bon Célestin pour le vin ne s’arrêtoit pas au vin émétique. Quand il mourut, le P. Carneau étoit revenu aux idées pieuses. On le voit par l’épitaphe qu’il se composa lui-même en latin et en françois. Nous ne l’avons trouvée que dans le petit volume de Bordelon : le Livre à la mode, ou Diversitez nouvelles, Paris, 1696, in-8, p. 241, ou elle est donnée d’après une histoire manuscrite des Célestins. Voici l’épitaphe françoise ; nous vous ferons grâce de la latine, dont celle-ci, du reste, n’est que la traduction :

Ci-gît qui, s’occupant et de vers et de prose,
A pu quelque renom dans le monde acquérir :
Il aima les beaux-arts ; mais, sur toute autre chose,
Il médita de plus celui de bien mourir.