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Sur un teint poly et bien net ;
Avoir gands à la Cadenet,
Ou à la Philis tant aymable,
Le mouchoir à la conestable,
Et la chesne d’un bleu mourant
Qui tue le cœur de l’amant ;
Des perles grosses à la Branthe56,
D’une blancheur très excellente,
À la Guimbarde le collet57,
De la vraye croix au chapelet,
Du point couppé à la chemise
Pour parer celle qui l’a mise,
Et pour plus grande gayeté
La robbe à la commodité,
Si ce n’est que pour prendre l’aise
On laisse en arrière la fraise.
Il faut sçavoir s’accommoder,
Aux saisons et leur commander :
En hiver il faut la ratine58,
En esté celle de la Chine,
Et le soulier à la Choisy,
De satin bleu ou cramoisy,



56. Tous ces mots (gants à la Cadenet, mouchoirs à la connestable, perles à la Branthe) prouvent à quel point le connétable de Luynes et ses deux frères Cadenet et Branthe étoient alors les rois de la mode. — Sur le luxe des mouchoirs parfumés, à glands, à franges, etc., V. Vers à la fronde sur la Mode des hommes.

57. V. une note de notre édition des Caquets, p. 59.

58. Petite étoffe de laine à poil frisé, dont la meilleure venoit de Florence, et qui servoit à doubler les habits d’hiver.