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Et l’esperon aux pieds, encore qu’il ne pense
Que de passer le jour à l’entour d’une dense ;
Qu’il ait tousjours le dos d’une escharpe couvert
De taftas de couleur incarnat, bleu et vert,
Ou d’autre qu’il verra plus propre à sa vesture,
Aux deux bords enrichy d’or ou bien d’argenture,
Qui pende pour le moins sur le manteau d’un pié,
Et couvre du colet une grande moitié ;
Qu’il ait sur le costé pendant un cimeterre21,
Comme portoient jadis les Perses à la guerre,



rouillés ou fourbis : « Les maistres cordonniers sont sur le poinct de se battre (quoi qu’il soit defendu) avec les savetiers de la Savaterie et de la Potterie, vers les halles ; car il n’y a qu’eux qui vendent des bottes frippées et des vieux esperons de la dernière guerre de Perpignan. Encore une aultre grande question s’esmeut entre les maquignons, vendeurs de chevaulx, avec les susdits savetiers ; car ils veulent savoir sive jure, sive injuria, d’estoc et de taille en un besoing, pourquoy ils vendent tant de bottes, et qu’eux ne vendent point de chevaux. La chose ayant esté desbattue, in utramque partem, pro et contra, les savatiers ont fanatiquement représenté que l’incommodité des boues étoit vrayement cause d’une telle confusion de bottes, mais qu’ils n’en estoient cause ; mais qu’un homme avoit plus tost trouvé vingt sols ou demy-escu pour une paire de bottes que vingt escus pour un cheval, joinct que les bottes sont fort propres pour espargner les souliers…, se garentir de crottes, espargner le foin, l’avoine, qu’il fauldroit pour un cheval ; et ce qui est plus considérable, c’est que, par ce moyen, un homme botté et esperonné est estimé homme d’honneur et presque gentil homme. Quoy qu’il n’ait pas de cheval, c’est tout un ; n’importe, l’estable en est plus nette. » (La Mode qui court, etc.) V. dans Francion, 1663, in-8, p. 557–559, l’éloge des bottes.

21. « Ceste meschante Chouse fait porter aujourd’huy. . . . . . .