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Et pour ne point avoir du riffle10
Sur le timbre11 ou sur le niffle12,
Il nous faut bientost embier13,
Et en la taude14 le laisser,
En rivant fermement le bis15
À la personne du taudis.
Si vous n’entendez le narquois16
Et le vray jargon du matois17,



tèrent dans la langue populaire. Marivaux s’est servi de la dernière à la scène 15 de l’Épreuve.

10. Dans l’argot moderne, riffle signifie feu ; mais, dans celui du XVIIe siècle, il avoit un sens plus étendu, comme on le voit ici. Il s’entendoit pour rebuffade, coup, etc.

11. La tête. D’où le mot timbré, dans le sens de fou. V., dans le Th. italien de Gherardi, la Précaution inutile.

12. Nez. — Renifler est un dérivé de ce mot, plus populaire encore qu’argotique. La mornifle étoit un revers de main sur le niffle.

13. S’en aller. Dans le petit glossaire de Grandval, bier signifie aller.

14. Le taudis, la maison.

15. Far l’atto venereo.

16. On appeloit ainsi l’argot ou jargon des voleurs. « Un jour qu’on disoit à feu Armentières que M. d’Angoulême savoit je ne sais combien de langues : « Ma foi, dit-il, je croyois qu’il ne savoit que le narquois. » (Tallemant, Historiettes, édit. in-12, t. 1er, p. 220.)

17. Matois s’entendoit alors pour mauvais garnement, filou, enfant perdu. « Mais, lit-on dans les Contes d’Eutrapel (Disputes entre Leupolde et Eutrapel), depuis que j’eus hanté les lieux d’honneur, la place Maubert, les Hales…, couru tous les basteleurs de la ville et assemblées des enfants perdus et Matois, je fus un maistre galant. » V. encore L’Estoille, Journal de Henri IV, 4 juin 1596. Une pièce publiée