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Je me conforte que plusieurs
Sont en ce monde recogneus
(Comme je suis) pour vrais cocus.
Les cocus, se sentant picquez
De ce chant, se sont ecriez
Après luy de confuse voix :
Pourquoy est-ce qu’avec abois
Tu nous chante telle chanson ?
Ce n’est maintenant la saison
Que les cocus doivent chanter.
Laisse le printemps retourner,
Car, bien que cocus en tout temps
Chantent ès maisons doucement,
Chacun sçait bien, non par abus,
Que nous sommes hommes cocus,
Et si l’on ne le diroit pas :
Car le cocus a tant d’appas,
Que, comme dit le bon Pasquin,
Mieux vaut le cocu que coquin.
L’un, de la goutte se plaignant,
S’attristoit d’un aveuglement ;
Mais que pas ne se soucioit
Si pour cocu l’on le tenoit.
Un autre, qui est vrai badin,
Pensant à ses chants mettre fin,
Chanta : Que pensez-vous, cocus ?
Nul aujourd’hui n’a des escus
S’il ne donne consentement
À sa femelle doucement,
Afin qu’ils soient tous recogneus
Estre comme moy vrais cocus ;
Pour estre bientost en credit