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Car la huppe3 quy m’a couvé
S’est posé en mon nid le jour,
Y faisant son plaisant sejour.
Las ! j’ay fait tout ce que j’ai peu
Pour chasser du nid ce Peu-Peu4,
Et, n’en pouvant avoir raison,
Ce m’a esté occasion
Qu’à la justice me suis plainct ;
Mais j’ay esté enfin contrainct
Me contenter de cent escus
Pour estre du rend des cocus,
Par la prière des amis
Qui pour ce en peine se sont mis,
Et ce quy m’a plus attristé,
C’est que par après j’ay esté
Contrainct de recognoistre un faict
Qu’en verité je n’ay pas faict.
Mais, comme font les malheureux,



3. On croyoit, d’après Aristote, que la huppe ne faisoit pas de nid et alloit pondre dans celui des autres oiseaux. Pline avoit fait au coucou la même réputation, et de là étoit venu le mot de cocu, pris, bien entendu, dans l’acception active, et non dans le sens passif, qui lui est indûment resté. Du temps de Henri Estienne, le cocuant, aussi bien que le cocufié, étoit appelé cocu. Le dernier même ne prenoit ce nom que par pure antiphrase. V. Dial. du nouv. lang. franç. italianisé, 1579, in-8, p. 93 ; les Epithètes de De La Porte, Paris, 1571, p. 69 ; et la brochure de M. de Pétigny, Dissertation étymologique, historique et critique, sur les diverseï origines du mot cocu… Blois, 1835, in-18.

4. Puput est le nom onomatopique de la huppe. V. Dict. de Trévoux.