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royent survenir entre elles, et affin qu’elles ne se battent, ne s’esgratignent et se tyrent par les cheveulx, mandons et commandons à tous nos officiers et recteurs de nostre grande confrairie, ma dame saincte Souffrete6, qu’ils ayent à publier et denoncer les dictes graces et ordonnances par nous faictes par toutes les villes et citez des dicts royaulmes chrestiens, et excommunier tous ceulx et celles quy viendront et murmureront contre le present mandement. Et aussy la femme quy sera desobeissante à nos dicts mandemens et quy ne fera le commandement de son mary sera maudicte de Cupidon et Venus, dieux des amoureux. Sauf l’opposition des dictes femmes contredisantes à ladicte ordonnance, à laquelle opposition elles seront receues en baillant bonne et seure caution.

Donné en Papagosse, le penultième jour d’avril 1536.

Ainsy signé : Dirolon7,
AinsConseiller des amoureux.



6. Sainte misère. Borel écrit souffreté avec le même sens.

7. Pour Darolon ou Dariolon, sans doute. Ce seroit ainsi le diminutif de Daron, mot qui conserva jusqu’au XVIIIe siècle (voy. le Tableau parlant d’Anseaume) un sens assez deshonnête, et d’accord d’ailleurs avec celui qu’on donnoit à dariolette, son dérivé féminin. Regnier même emploie ce mot au masculin avec une acception peu équivoque dans le vers 200 de sa 5e satyre :

Doncq’ la mesme vertu, le dressant au poulet,
De vertueux qu’il fut le rend dariolet.