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Tourraine, Lionnois, Provence35, comté d’Avignon36 et autres endroits de ce royaume ; faire choix des plus capables ouvriers pour les establir dans lesdits bureaux et maisons communes, pour que chacun d’iceux puissent monstrer et enseigner leurs arts et mestiers aux peuples, qui seront destinez selon à quoy on les trouvera capable d’estre employez.

Et, de cette façon, la France (vostre royaume), avec le temps, sera remply et augmenté de toutes parts d’ouvriers qui se rendront parfaits dans les ouvrages et manufactures, ce qui obligera les estrangers à nous venir revoir (ainsi qu’ils faisoient le passé). En cette sorte, l’or et l’argent des François ne passera les frontières, et demeurera parmy nous pour subvenir aux necessitez du peuple.

Les villes et autres lieux où seront establis lesdits bureaux et maisons communes, par le travail et desbit des marchandises, deviendront riches et oppulents, par le moyen du grand abbord des peuples qui arrivera de toutes parts pour le trafic desdites marchandises ; l’argent sera commun par tout ; les peuples (pauvres par faute d’employ) seront sou-


35. L’assemblée du commerce de 1604 avoit été saisie par « homme qualifié et bien cautionné » du projet « d’establir en Provence… l’art de la soye avec cent atelliers des principalles manufactures d’icelle. » (Laffemas, Recueil présenté au roy…, § 19.) Nous ignorons quelle suite eut ce projet.

36. Avignon, en digne ville papale, avoit fabriqué de tout temps des ornements d’église. (J. Chartier, Hist. de Charles VII, in-fol., p. 83 [1435].) — Sous Henri III, on y fabriquoit du velours commun. V. Archives curieuses, 1re série, t. 9, p. 211.