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Amiens peut aussi fournir de camelots24, serges, toilles, et d’un grand nombre de diverses sortes de marchandises25, dont les manufactures donnent les moyens de vivre à un grand nombre de familles qui sont residentes dans ladite ville, et fait que les nations estrangères viennent en icelle faire de grandes emplettes, ce qui rend ladite ville riche, et seroit à desirer, Sire, que les autres villes de vostre royaume fissent le semblable.

Dans les villes de Roüen et La Rochelle, pour ce qui est des maroquins, il s’y en fait d’aussi bons et beaux que ceux qui nous viennent de Flandres, et les pouvons avoir à meilleur marché, si les ouvriers qui sont dans lesdites villes estoient employez26.

L’Angleterre nous envoye tous les ans plus de deux mille tans navires que vaisseaux, chargez de diverses marchandises manufacturées, comme draps,


les plus riches se faisoient des manteaux, ils les achetoient à Tours. (Richelieu, Maximes d’Etat, chap. 9, sect. 6.)

24. Les camelins d’Amiens étoient déjà célèbres au moyen âge. (Ducange, au mot Camelinum ; le Roman du Renart, édit. Méon, t. 4, p. 56.)

25. Il y avoit aussi d’excellents tisserands et musquiniers. V. leurs statuts (1502), Aug. Thierry, Hist. du tiers-état, t. 2, p. 490–493.

26. C’est à peu près ce que dit Laffemas le fils pour tous les cuirs en général. « Nous avons, écrit-il, s’adressant au roi, nous avons encore les cuirs, qui s’offrent (si on remet les tanneries en leur ancien estat) de rendre une incroyable richesse à vos sujets. » (Hist. du commerce, Arch. curieuses, 1re série, t. 14, p. 419.)