en la rue des Graviliers : J’ay esté dix-huit mois à ferrer la mule ; mes gaiges et tous mes profits montoient à trente-sept escus. J’ay acheté un demy ceing qui me coustoit trente et un escus, et demy douzaine de chemizes ; vendredy, allant au cimetière Saint-Jean, l’on a coupé mon demy ceing, et deux pièces de cinquante-deux sols, qui faut que je rende à ma maistresse.
Après il vint Alizon Gros-Pet : Je voudrois que l’inventeur de cela fust en Tartarie, où les chiens pissent le poix. Depuis le commencement de caresme, je perds plus de six escus, car ma maistresse va tous les jours à la halle, et moy après elle avec un grand panier ; je ne gaigne pas pour faire mettre des bouts à mes souliers depuis que je ne gouverne plus l’ance du panier.
Il y survint Janneton Boursouflée, qui demeure à la porte Baudets : Que le grand diable emporte la reformation et ceux qui en ont amené l’usage ! car il faut que je fasse un autre mestier pour gaigner de l’argent, puisque je ne puis plus ferrer la mule ; il faut que je rende conte jusques à une botte d’alumettes.
Après, il vint Nicolle Bec-Gelé : Mais d’où est ce malencontreux qui a fait mettre nostre pauvre compagnie sur le tapis ? et que devant hier ce pauvre miserable faisant ses necessitez à la porte d’un escorcheur de chiens, une grosse carongne de mal coiffée de servante luy fit un casque d’un pot plain de merde ; voylà la cause de nostre sinistre affliction.
Après, Nicolle Soupe-Tard dit : Falloit-il pour