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Comme on peut, en bon catholique,
S’accommoder du bien d’autruy,
Pourveu que Dieu en soit servy
Et que pour nous ils fassent croire
Que c’est pour sa plus grande gloire,
Bien que par son commandement
Il le desfende absolument.
Par la voye extraordinaire,
120Sans doute cela se peut faire,
Car les bons theologiens
Sont savants méthodiciens
Et trouvent par leur suffisance
Que c’est en bonne conscience.
S’il entre dans quelque famille
Quelqu’enfant qui soit malhabille,
Aussi tost il est destiné
Et par arrest predestiné
Qu’il sera bon ou mauvais moine,
130Afin que de son patrimoine
On fasse une meilleure part
À ceux quy n’auroient que le quart ;
Ou s’il advient qu’on apprehende
Des filles la charge trop grande,
Par forme de devotion,
On les met en religion.
Mais c’est plus tost un bon menage2
Pour espargner leur mariage ;



2. Une bonne économie. Quand Sganarelle, d’après Panurge, parle de vivre en ménage, il veut dire vivre d’économie (le Médecin malgré lui, acte I, sc. 1). V. encore, sur l’emploi de ce mot, Tallemant, édit. in-12, t. IX, p. 48.