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/ ( 8 ) S C E N E V I. RAOUL, THIBAUT. Raoul. Je te sais gré de ta diligence ; je ne comptais sur toi que pour demain. 1\tTHIBAUT. Il y a plus d’une heure, Chevalier , que je serais près de tous , sans uto homme singulier que j’ai rencontré dans la forêt voisine. RAOUL. Comment ? THIBAUT. Je suivais la route qui conduit directement au château ; il se présente sur mon passage ; je m’arrête , il se jette à la bride de mon cheval , me regarde fixement et semble me re-' connaître ; je veux saisir mon épée 5 mais aussitôt il me w quitte et s’enfonce dans la forêt. Je vous avouerai qu’il m’a effrayé , et cependant vous savez que je ne suis pas poltron : mais il y avait quelque chose d’extraordinaire dans toute sa personne; ses vêtemens..^ son maintien... ses regards*., ma foi , craignant de le rencontrer de nouveau , accompagné de quelques gens de son espèce , j’ài rebroussé chemin et pris une route détournée. Des paysans , auxquels j’ai raconté cette aventure , m’ont assuré que c’était un oiiginal retiré depuis quelques jours dans cette forêt. Vous devéi > s&hs doute , avoir entendu parler de ce personnage ?\t/, raoul, indiffétemment Oui > ôui, quelquefois : mais laissons cet homme ; nohs avons à nous occuper de choses beaucoup plus intéressai) tes L’instant est favorable, la Duchesse est dans son apparte¬ ment , tous les domestiques sont occupés , et nous sommes certains de ne pas être interrompus. THIBAUT. Je tous écoute. RAOUL. Le zèle que tu apportas à me servir , avant mon départ pour la Terre-Sainte , m’est garant de celui que tu vas dé- ployer encore. Je connais, tôn audace, et je me repose sur ton intelligence pour conduire à son but le plus hardi des projets*\tt THIBAUT. Parlez, seigneur. _ RAOUL. Il y a trois ans environ , j’étais, tu le sais, à la <c<*r du sire Odoard, mon parent, J’y languissais dans une honteuse 1 Digitized z Google