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(44) que le vertueux Couci sut toujours m’inspirer.-Non , ce n’est pas lui que l’on doit accuser. Tout annonce en ce jour qu’un. < monstre m’a privé de mon époux^ (regardantfixement Raoul.} Il est peut-être auprès de moi ; je tremble de rencontrer ses regards et de lire dans ses yeux l’affrèuse vérité. raoül, troublé. Que signifie ce langage,?... Et qui soupçonnez-vous donc de ce meurtre abominable. CLOTILDE. Ne me pressez pas 9 Chevalier, craignez de me faire ex¬ pliquer. RAOUL. Que voulez-vous dire ? CLOTILDE.\t' Eloignez-vous, fuyez ma présence, et ne me forcez pas à un aveu qui doit porter l’effroi daAs votre àme. RAOUL. Je n’ai rien a redouter; parlez , madame, quel est enfin celui que vous soupçonnez ? CLOTILDE. Vous le voulez? Eh bien?... c’est vous ! RAOUL. Moi ! CLOTILDE. Oui, vous. La mort de Frédéric était nécessaire à vos pro¬ jets, elle vous facilitait les moyens de satisfaire votre ambi¬ tion. RAOUL. Comment ?\t) C L O T t L D E. Lorsque mes larmes coulent encore , lorsque les délais commandés par les convenances sont à peine expirés, vous osez demander ma main , vous faites appuyer vos prétentions par les menaces du farouche Odoard, et vous cherchez à dé¬ truire la confiance que m’inspire le seul ami qui me soit resté fidèle. N’en est-ce point assez pour justifier mes soupçons ? raoul, à part. J’ai peine à déguiser mon trouble. ( Haut. ) Je pardonne , madame, à la situation pénible dans laquelle vous vous trou¬ vez , les injures dont vous m’accablez en ce moment et l’in¬ terprétation outrageantes que vous donnez à mes actions. C’est à Couci que je dois une telle offense, et c’est lui qui me parle par votre bouche ; maïs vous oublie^ donc que ce ma¬ tin encore , un homme, dont le caractère sacré commande la confiance, vous a rapporté toutes les circonstances de la mort de l’infortuné Frédéric ? f