Page:Varez et Mardelle - Frédéric, duc de Nevers, 1810.djvu/13

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'■\t(ii) '\t■\t' C L O T 'î t 0 E* Ce zèle né me surprend pas de la part du vertuêux Couci ; x mais,, Chevalier, vos craintes sont-elles bien x fondées ? ç Raoul aspire à ma main , il est vrai ; mais pourquoi verriez-\t- vous dans son désir une intenliôn criminelle ? ,\tcouci. Vous avez peihe à concevoir tout ce qui n’est pas ap- •' prouvé par l’honneur ; mais moi, que l’àge et l’expérience ont mis à même d’apprécier les hommes, je lis souvent, dans leurs yeux, les^secrets de leurs cœurs. Raoul est ara- bitieux , ce n’est point l’amour qui le porte à désirer votre\t, ïnain , et cest moins.à Clotilde qu’il offre son cœur qu’à la " duchesse de Nevers. J’ai çoànu ce Raoul à la cour d’Odoard, et je crains tout de sa perfidie.\t-, CLOTILDE. De sa je erfidie !\t1 '\tcouci.\t‘\tz Pardon, madame, mais élevé dans les camps , au milieu du/racas des armesj’ai la franchise d’un guerrier; mon cœur ne peut se prêter à la feinte. Oui, croyez moi, Clo¬ tilde, rejetez les'propositions de Raoul, elles sont indignes de vçus.\tx. >\tCLOTILDE. Vous présumez bien, Chevalier, que cè n’est pas l’amour qui me guide. Hélas t ce sentiment ne frappe qu’une fois ; ' le duc.de Nevers me le fit connaître et l’emporta au tom¬ beau ; mais que n’ai-je pas à redouter de la fureur d’Odoard, ‘si je rejette les vœux de celui auquel il jJrenfi un si vif intérêt? Il y a quelques années, sans le secours de votre bras , sans le courage de Frédéric , cet ennemi redouta- hle ne s’emparait-il pas de nos possessions, et aujourd’hui que la mort de mon époux encourage son audace, mon re¬ fus ne de viendra-t-il pas le signal du caénage ? Quelle af¬ freuse perspective ! Mes domaines ravagés\.. mes vassaux\t' / livrés aux horreurs de la guerre;., que peut faire une femme seule, sans appui, peu faite au bruit des armes, encore, moins aux négociations politiques? Je süccomber&i et j’au¬ rai la douleur de voir passer en des mains étrangères l’héri- , tage de mes ancêtres. z\tc o u c î. Reposez-vous sur moi, madame, du soin de vous défen¬ dre. L’amitié, la reconnaissance m’en font la loi. J’ai con¬ servé le souvenir fies périls que Frédéric affronta pLur moi; c’est en se précipitant au-devatit du coup , qui devait me\t* donner la mort, qu’il reçut à la main cette large cicatrice que j’ai si hong-tems arrosée de mes larmes. Infortuné Fré¬ déric , hélasJ la mort impitoyable t’a. moissonné au prin- Digitizec . HK