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AVANT-PROPOS
DE L’ÉDITEUR.


LE hazard ayant fait tomber entre mes mains deux petites Brochures imprimées à Zurich, ſur l’emploi économique des Pommes de terre, j’ai penſé que la traduction de ces Ouvrages, pourroit devenir utile à ma Patrie. J’y ai travaillé avec d’autant plus d’empreſſement, que connoiſſant les Suiſſes pour une Nation induſtrieuse, dont le Gouvernement eſt trop ſage pour adopter de vaines ſpéculations, on m’avoit d’ailleurs aſſuré que celle dont il s’agit, avoit été juſtifiée par l’expérience, & l’étoit encore journellement. On est étonné de voir juſques où les Habitans du Jura & des Alpes, ont porté l’attention ſur l’épargne du Bled. La néceſſité est la mere de l’invention & des reſſources.

La diſette des Grains, qui se fit ſentir dans la Suiſſe, en 1770, donna lieu au Canton de Zurich, l’un des plus peuplés de la République, de s’occuper du ſoin de ménager la conſommation des Farines, & de tirer le plus grand avantage poſſible de celle dont l’emploi eſt inévitable. Les tours de mains des Meûniers & des Boulangers, ont été examinés de ſi près, qu’on a peine à concevoir la différence de ce qu’ils font aujoard’hui obligés de rendre de Farine & de Pain, par comparaiſon avec ce qu’ils en rendoient auparavant. On prétend que cette différence va à plus d’un quart ſur le tout.