Page:Vanor - L’Art symboliste, 1889.djvu/23

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 19 -

Glossaire, voire même les sonnets mystificateurs de M. Ghil, tandis que l’on négligea de discuter les Cantilènes, Etre et les Palais Nomades.

Ce pernicieux hasard a facilité -l’argument hostile aux symbolistes de prétendre que pour renouveler selon leurs prétentions les luttes héroïques du romantisme et du naturalisme, aucun d’eux n’avait encore donné son Hernani ou son Assommoir. Certes leur art plus délicat ne comporte pas les échauffourées populaires qui grossirent jusqu’à l’énorme les qualités de ces deux manifestations ; mais les harmonies des rythmes orchestrées dans l’affabulation de Etre, si elles sont moins perceptibles à la sensibilité rudimentaire des électeurs, n’en marquent pas moins, pour les intelligences attentives, l’éclatant début d’une esthétique mémorable.

II

Quant à la technique du poème et à sa grammaire, M. Kahn nous a communiqué des notes exclusivement personnelles, explicatives d’une poétique qui effare un peu, lors de l’apparition de son livre. Ces allégations absolument spéciales au volume seul de M. Kahn, concernent ce seul volume dans l’école ; nous en donnons ici les principaux arguments :

« Il n’y a pas à proprement parler de cas et de modes ; les langues anciennes, émancipation progressive des premiers bégaiements du langage, tendaient d’abord à