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Elle inaugurera le miracle de l’homme dédaignant la douleur, abstrait dans les rêves imaginatifs, dans l’hallucination habituelle, rendu à l’essence primitive et divine, devenu aussi créateur, créateur de ses extases et de ses Paradis.

Me voici revenu au titre de l’ouvrage qui m’occupe. Le poète y a doctement et en vers heureux noté cette éclatante manifestation du génie divin mouvant l’emblémature humaine selon la mélodie de ses desseins. Ici je ne referai pas l’éloge de l’auteur. D'autres y travaillèrent et au mieux. Ma tâche se limitera seulement à dire que l’évidence de la merveille démontrée a surpris toutes les attentions si futiles qu’elles soient d’elles-mêmes. Cela parce que la Vérité, quand elle s’irradie, échauffe impérieusement les plus aveugles de naissance ou de volonté.

L’Epoque à venir sera mystique. Et le plus étonnant du miracle c’est que la science elle-même, cette fameuse science positive et matérialiste qui renia l’orthodoxie, cette science elle-même viendra humblement annoncer la découverte du principe divin apparu au fond de ses creusets, dans les artifices de ses prismes, sous l’ondoiement de ses cordes acoustiques, dans les spasmes de son éther électrique. Intuitive déjà, elle se lève, lumineuse et repentante, appelant l’expérimentation pour constater la splendeur de ses théories, mais dégagée du servilisme expérimental où l’obscurantisme la fit choir. La voici reconnaissant chaque phénomène comme modification d’un fluide unique transformé en toutes les apparences selon l’intensité de ses vibrations. Le fluide unique. Dieu, les équilibres